Hurricane Polymar

Le jeune Takeshi Yoroi travaille au sein d'une agence de détectives, la Kuruma Detective Agency. D'apparence naïve et tête en l'air, il cache en fait plusieurs secrets. Le premier est qu'il est le fils du grand chef d'Interpol, Toragoro Onigawara... Mais surtout, il est en réalité le superhéros Polymar, un être expert en arts martiaux qui lutte efficacement contre le crime.
Il y a quelques temps de cela, Takeshi avait porté secours au Dr Oleger, inventeur d'un casque nommé "Polymet", permettant de transformer son porteur et lui assignant de grands pouvoirs. Pour venger la mort du Professeur et pour empêcher les criminels de s'emparer de la géniale invention, Takeshi endosse donc l'identité de Polymar, devenant selon les situations un superhéros mais aussi un véhicule de combat tels qu'un jet, un sous-marin ou un tank !

Désormais, Polymar fait régner la justice en combattant des hordes de criminels costumés qui sévissent en ville. Il est accompagné du chien Baron, ainsi que du détective Jo Kuruma et sa secrétaire Teru dans ses aventures, et fait tout pour préserver le secret de sa double identité...

Polymar est considérée comme la troisième grande série classique d'action du studio Tatsunoko, sur les 4 qui ont contribué à bâtir la légende de celui-ci (avec La Bataille des Planètes, Casshan et Tekkaman).
Baignant dans une influence très "Kung-Fu", principalement marquée par le triomphe d'alors de Bruce Lee, malheureusement décédé l'année précédant la production de Polymar, ce dessin animé est autant un hommage appuyé (bien plus que les deux premières séries sus-nommées de Tatsunoko) aux superhéros de Marvel et DC Comics, qu'à l'acteur sino-américain.
Le héros, sous son identité civile, voit son design volontairement très inspiré par le physique du "petit dragon". Kazuyuki Sogabe, qui doublait Polymar, donnera également à ce dernier des cris caractéristiques de Bruce Lee lors des phases d'action.

Tatsuo Yoshida n'a jamais caché son amour des créations héroïques américaines, qui ont largement influencé son oeuvre, mais le paroxysme est atteint avec Hurricane Poymar qui reprend tous les codes du genre : l'identité à préserver, l'entourage qui ne voit rien et ignore tout du secret du héros alors qu'ils passent leur temps avec lui, et surtout, une galerie de supervilains hauts en couleurs et plus kitschs les uns que les autres.
A ce titre, Polymar ne dispose pas, contrairement à Gatchaman ou Casshan, d'adversaire dédié. Chaque épisode met en scène une nouvelle organisation costumée et belliqueuse, dont le chef est quasi systématiquement inspiré par un animal, comme la plupart des grands ennemis de Spider-Man.
Les combats, soigneusement animés et chorégraphiés, sont souvent longs et montrent un Polymar déchaîné et particulièrement violent pour l'époque. Le style de Tatsunoko, qui ne lésinait pas avec ce parti pris graphique et adulte, s'exprime au maximum, et offre un héros martelant de coups de poings et de pieds, à maintes reprises, ses adversaires. Le fait de se transformer en un véhicule improbable, amène enfin une touche de science fiction et de folie très en vogue à cette époque...

Si chaque épisode est une histoire indépendante, on notera que c'est le 17eme qui raconte les origines du héros et non le premier qui nous présente les personnages et nous place directement dans l'action. Le dernier épisode, lui, est bien une conclusion. Polymar y risque sa vie et n'a d'autre choix que de révéler sa double identité à ses amis, tous prisonniers et réunis...

Polymar est l'une des ultimes oeuvres de Tatsuo Yoshida, un cri d'amour ultime aux superhéros, avant le décès de ce génial et visionnaire auteur.
On reverra toutefois le justicier rouge dans des mangas dérivés, dans plusieurs oeuvres de Tatsunoko, dans des crossovers avec d'autres héros de la firme, et il connaitra un revival en 1996 sous forme d'une mini série de deux OAV et sera le héros d'un film live en 2017.
L'humour très présent et l'ambiance globale de la série chroniquée ici inscrivent le personnage parmi les meilleures créations de Tatsunoko et comme un des héros cultes des années 70 au Japon. Le chara design, typique des productions de la firme, ne dépaysera pas les fans du studio à l'hippocampe, notamment sur certains décors comme les bases ennemies, qui rappellent furieusement celles des méchants de Spectra dans la bataille des planètes, et sur les visages des protagonistes !
On notera que l'orthographe du nom du héros varie selon les médias. On l'écrit communément Polymar, mais on aura aussi lu "Polimar" (d'ailleurs sur l'écran titre de la série) ou encore "Polymer".